Le développement d’une économie québécoise plus verte nous obligera collectivement à faire des choix délicats dans les prochaines années. Les importants besoins énergétiques du Québec mèneront à de nombreux projets et obligeront les municipalités et leurs MRC à concilier leur développement et le respect de leur milieu de vie. Proches de leurs citoyens, les municipalités sont les mieux placées pour mobiliser et pour concilier les préoccupations. Dans ce contexte, mieux vaut s’y prendre tôt et bien entouré.
La FQM a accompagné plus de 25 regroupements communautaires et a contribué à 13 des projets éoliens retenus par Hydro-Québec jusqu’ici.
Ces projets en partenariat avec les communautés représentent d’importantes retombées qui seront réinvesties dans de nombreuses collectivités. Le gouvernement a d’ailleurs récemment confirmé que les nouveaux projets seront également développés dans cet esprit de partenariat communautaire. C’est une excellente nouvelle.
Soyons honnêtes, les derniers appels d’offres ont laissé très peu de temps sur le terrain. C’est pourquoi les communautés les plus proactives ont été en meilleure position pour maintenir l’acceptabilité sociale dans leur territoire. Une leçon importante pour les développements à venir.
S’organiser rapidement, une décision payante
Non seulement elles ont été rapides et agiles, mais elles ont franchi la première étape essentielle, celle d’aller chercher l’expertise nécessaire pour établir une vision énergétique cohérente sur leur territoire.
Cette vision sera d’ailleurs essentielle pour encadrer adéquatement le développement des projets (ex. : RCI, schéma d’aménagement, etc.) et pour maximiser les retombées dans les milieux (ex. : redevances, actionnariats, garanties, etc.).
L’élaboration de cette vision, combinée à la mise en place d’une stratégie de communication efficace, facilitera le maintien d’une relation de confiance avec les citoyens.
Pour réussir, tous les élus devront être appuyés et recevoir l’information pertinente sur la démarche. Pas seulement le préfet et les maires, tous les élus, étape par étape. Après tout, ils seront au front et auront besoin de soutien pour discuter avec les citoyens, répondre aux plus réfractaires dans leurs activités quotidiennes, pas seulement en séances publiques.
Évidemment, l’administration devra également être mise dans le coup pour piloter soigneusement le volet administratif. Plusieurs nouveautés tomberont sur son bureau au plan administratif strict, mais aussi en termes de communication structurée et planifiée pour guider la population dans le processus.
Bref, il faut s’entourer, définir une vision pour son territoire, agir en cohérence avec celle-ci et informer adéquatement ses citoyens.
Assumer son leadership
Il est aussi important de s’assumer dans le choix d’aller de l’avant avec un projet énergétique. On a vu dans les récents appels d’offres, comme dans plusieurs autres projets, des groupes restreints faire revoler des projets par la virulence de leurs interventions.
Dans ce contexte, il importe de se concentrer sur la majorité silencieuse attentive aux bénéfices de tels projets sur son territoire. On doit ainsi continuer malgré tout de communiquer directement avec ce public pour éviter qu’un discours négatif prenne toute la place. À cet égard, plusieurs stratégies existent et doivent être mises en place au cas par cas.
La chaleur doit être répartie équitablement entre les partenaires du projet. S’il est vrai que la municipalité et la MRC sont les mieux placées pour assurer le lien avec la population, l’entreprise a son rôle à jouer, une place à prendre, pour éviter que les communautés se retrouvent à défendre la part du projet qui les concerne moins.
Généralement collaboratives, elles ont intérêt à répondre aux demandes du milieu de la meilleure façon et d’y investir l’énergie et les moyens nécessaires.